Il est temps d'améliorer nos routes nationales
Voilà déjà soixante ans que l'autoroute Al a été inaugurée entre Genève et Lausanne. Depuis, elle n'a connu aucune évolution, contrairement à la population qui, elle, a progressé. Initialement conçue pour 20'000 véhicules par jour, elle voit aujourd'hui près de 90'000 véhicules passer quotidiennement au niveau de Coppet. Par ailleurs, au niveau national, le nombre d'heures d'embouteillage ne cesse d'augmenter. Il a atteint près de 49'000 heures en 2023, alors qu'il se situait à un peu moins de 40'000 heures en 2022.
Au vu de la situation, le Parlement a décidé en septembre dernier d'aménager plusieurs axes autoroutiers, dans le but d'éliminer les goulets d'étranglement. Parmi les projets sur la table figure le tronçon autoroutier entre Nyon et Le Vengeron, qui devra passer de 2x2 voies à 2x3 voies.
Cet aménagement permettra de décharger les routes secondaires en rabattant le trafic sur l'autoroute, là où il devrait normalement être. Les Suisses ont d'ailleurs conscience de la situation. En effet, selon une récente étude réalisée par l'institut Sotomo, 74% des personnes interrogées estiment qu'il existe un problème de capacités au niveau des autoroutes et des voies rapides. De plus, l'étude affirme que 70% des personnes qui utilisent au moins une fois par semaine un mode de transport individuel motorisé considèrent l'expansion des autoroutes comme une mesure efficace contre la congestion du trafic.
Si des efforts doivent être faits dans le domaine routier, il est également nécessaire de développer le réseau ferroviaire, qui ne connaît actuellement aucune voie d'alternative entre Genève et Lausanne en cas d'interruption du trafic. Pire encore, l'Office fédéral des transports (OFT) prévoit une dégradation du temps de parcours ces prochaines décennies. C'est ce qui ressort d'un document technique concernant l'étape d'aménagement 2035. Entre Genève et Lausanne, l'OFT prévoit que le temps de parcours soit rallongé de trois minutes, tandis qu'entre Genève et Bienne, ce sera de sept minutes. Dans ces conditions, notre région n'a pas d'autre choix que de miser sur une diversité des infrastructures de mobilité pour rester connectée au reste de la Suisse.
Face à l'absence de vision sur le long terme pour le développement ferroviaire, il serait très dangereux de tout miser sur ce mode de transport. À l'heure où il est unanimement reconnu que la Suisse romande accuse un sérieux retard dans la maintenance et le développement des infrastructures ferroviaires, il convient de ne pas opposer le rail et la route, car les deux infrastructures dépendent l'une de l'autre. Et c'est finalement l'ensemble de la population de notre région qui bénéficiera d'une meilleure mobilité.
Nous avons aujourd'hui la possibilité d'améliorer notre réseau de transport en aménageant nos routes nationales. Ne manquons pas cette opportunité pour que notre région reste accessible et attractive.
Paru dans la Tribune de Genève du 18.07.2024
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