Genève : Équilibrer la fiscalité pour soutenir l'activité économique
Le canton de Genève, véritable locomotive économique, se distingue par son dynamisme et son attractivité internationale. Toutefois, sa pérennité dans un environnement concurrentiel exige une vigilance particulière, notamment en matière de fiscalité.
A Genève, la pyramide fiscale est fragile, car elle repose sur une minorité de contribuables qui sont soumis à une pression fiscale élevée. Si cette situation assure des recettes importantes pour le canton, elle peut s'avérer contre-productive à long terme, en décourageant les entrepreneurs.
Face à cette réalité, et dans le cadre du programme « Agir pour Genève » qui définit les priorités des associations économiques genevoises, dont la CCIG, ces dernières plaident en faveur d'une fiscalité équilibrée, attractive et non confiscatoire. Elles soulignent l'importance de maintenir un juste équilibre entre le financement des prestations publiques permettant la redistribution des richesses et la préservation du dynamisme entrepreneurial. La compétition pour attirer et retenir les entreprises est intense, et la fiscalité est un élément de poids dans ce processus.
Dans cette recherche de l’équilibre, les réformes fiscales jouent un rôle majeur. A l’instar de la réforme de l'imposition des entreprises RFFA qui a démontré son efficacité en générant des excédents de recettes considérables pour le canton, celle de l’OCDE sur l’imposition minimale s’inscrit dans ce sillage des réformes fiscales majeures. Cependant, pour assurer sa pérennité, elle doit être assortie de mesures d’accompagnement appropriées et élargies aux personnes physiques. En effet, le canton de Genève présente parmi les charges fiscales sur les personnes physiques les plus élevées de Suisse. Dès lors, un allégement de cette charge s’impose.
Par ailleurs, si Genève offre des avantages fiscaux importants aux revenus modestes, la fiscalité des classes moyennes et des hauts revenus pèse quant à elle très lourd. La progressivité de l'impôt, bien que nécessaire, ne doit pas compromettre l'attractivité du canton ni décourager l'entrepreneuriat.
Dans le domaine de l’imposition des entrepreneurs, l’un des points cruciaux concerne l'imposition de la fortune de ces derniers qui reste élevée à Genève. Cette taxation de l'outil de travail peut décourager l'investissement et entraver la croissance des entreprises. Ce sont, finalement, les PME qui sont touchées par les conséquences d’une fiscalité parfois déséquilibrée et perçue comme étant injuste.
Dans ce contexte, les propositions visant à limiter à maintenir la compétitivité des entreprises et à réduire la fiscalité touchant l'outil de travail sont essentielles pour soutenir l'activité économique à Genève.
En conclusion, la réduction de la fiscalité touchant l'outil de travail apparaît comme une mesure capitale pour stimuler l'entrepreneuriat. La réforme genevoise allant en ce sens qui sera probablement soumise au peuple prochainement, témoigne de la volonté du canton de trouver un juste équilibre fiscal, favorable à la prospérité de tous.
Cette opinion a été publiée le 8 mars 2024 dans l’Agefi.
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