Sept candidats au Conseil d’Etat proches de l’économie ont rencontré les entrepreneurs genevois
Le mardi 7 mars au Forum Genève, sept candidats au gouvernement cantonal genevois, sélectionnés pour leur proximité avec les préoccupations de l’économie, ont présenté leur vision et échangé avec les plus de cent vingt entrepreneurs présents lors de cet évènement. Les échanges nourris ont permis de prendre connaissance des différentes réponses apportées par ces candidats sur des sujets cruciaux pour la prochaine législature et pour les entreprises présentes dans le canton.
Comment « retrouver une majorité favorable, libérale et attractive au sein du gouvernement cantonal genevois », selon les mots de la présidente de la CCIG Laurence de la Serna ? Tout d’abord, en identifiant les points de convergence et de divergence avec les préoccupations exprimées par les entrepreneurs. Pour ce faire, la présidente a présenté le sondage mis en place par la Chambre et envoyé à tous les candidats au Conseil d’Etat. Les questions, posées par chacun des membres du Conseil économique et du Comité de la CCIG, reflétaient les sujets de préoccupation pour différents secteurs de l’économie genevoise. Les sept candidats les plus proches de ces préoccupations ont été invité à l’échange du 7 mars afin d’ouvrir le dialogue avec les entrepreneurs.
Largement en tête des priorités mentionnées par les candidats, la fiscalité a naturellement occupé une large part des discussions. Les sept candidats ont souligné la nécessité absolue d’une fiscalité attractive pour encourager l’audace économique, créer de l’emploi ainsi que des ressources financières pour permettre les prestations et les investissements dont Genève a besoin. Nathalie Fontanet, candidate PLR et actuelle conseillère d’Etat en charge du Département des finances et des ressources humaines, a notamment mis en avant sa volonté de réduire l’imposition de l’outil de travail, la plus élevée de Suisse et qui entrave la capacité des entreprises à investir dans le développement de leurs activités. Constatant que l’impôt sur la fortune est de 1% à Genève, contre 0,6% à Zurich, Michael Andersen, candidat UDC, a ensuite fait valoir l’importance d’une baisse de l’impôt pour les personnes physiques afin de maintenir l’attractivité de Genève pour la main d’œuvre hautement qualifiée.
Outre la fiscalité, les candidats ont également abordé la question de la bureaucratie. Delphine Bachmann, candidate du Centre, a regretté le manque d’agilité et de flexibilité dans les processus administratifs, constatant que les entreprises perdaient énormément de temps, ainsi que de ressources humaines et financières à fournir des documents à différentes autorités, parfois à double. La candidate PLR Anne Hiltpold a quant à elle insisté sur la nécessité d’évaluer l’impact des décisions de l’Etat sur l’activité entrepreneuriale et de partir d’une approche à l’écoute des problématiques du terrain pour faciliter la vie aux acteurs de l’économie.
Enfin, la formation a occupé une part importante des thématiques abordées par les candidats. Examinant les conséquences de l’inadéquation des besoins de l’économie avec les filières de formation actuelle, le candidat du Centre Xavier Magnin a plaidé pour une pré-orientation dans le cadre des formations duales, permettant aux apprenants d’être rapidement en contact avec des entreprises. Le candidat UDC Lionel Dugerdil a également plaidé pour encourager l’apprentissage, notamment en facilitant les démarches administratives pour les entreprises et en veillant à une maîtrise des frais que cela engendre pour elles.
Outre l’impératif de revalorisation de l’apprentissage à Genève, tous les candidats ont mis en avant leur volonté de créer de nouvelles filières de formation, notamment dans les domaines du numérique, des soins et de la durabilité. Sur ce dernier sujet, le candidat Philippe Morel a relevé l’importance de favoriser les entreprises locales sur les marchés publics en intégrant des critères liés à la proximité. Si, dans l’ensemble, tous les candidats se sont entendus pour établir comme priorité pour l’économie genevoise la défense d’une fiscalité attractive, d’une réglementation pragmatique et des formations adaptées aux besoins des entreprises, d’autres points ont montré une grande pluralité d’opinions.
Quels étaient donc les objets de divergence ? Principalement, les questions transfrontalières et liées au dossier européen, ainsi que la mobilité. Alors que les candidats du Centre ont défendu une priorité de la mobilité professionnelle dans l’hypercentre pour le trafic motorisé et un encouragement fort de la mobilité douce pour les autres usagers, les candidats de l’UDC et du MCG ont défendu la liberté du mode de transport pour chacun. Si tous se sont accordés sur le constat d’une perte de temps immense dans la situation actuelle pour la mobilité, ils n’y ont en revanche pas apporté les mêmes réponses. Un seul point a fait l’unanimité sur cette question : l’utilité du projet de construction de la Traversée de la rade de Genève pour pouvoir enfin passer d’un bout de la ville à l’autre de manière fluide.
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