Les CFF fâchent les Romands
Près de 40 ans après la « révolution Rail 2000 », qui devait voir le train regagner du terrain face à l’automobile et promettait que 90% des trains circuleraient selon un nouvel horaire qui permettrait aux principales villes d'être reliées plus rapidement, une fuite dans la presse a révélé vendredi dernier que le projet d’horaire 2024 des CFF risquait de pénaliser la Suisse romande. Alors que l’arc lémanique est une des régions les plus dynamiques du pays, il est inacceptable que notre région soit négligée par l’ex-régie fédérale. Les autorités cantonales devront se battre pour que Genève ne se retrouve pas parmi les perdants du nouvel horaire.
Selon le document confidentiel que le Blick s'est procuré, les CFF admettent que « la fiabilité des CFF en Suisse romande laisse à désirer » et que « l’horaire en Suisse romande n'a jamais été adapté sur I'ensemble du périmètre, contrairement à celui de la région de Zurich ou du Tessin ».
Particulièrement révélateur est le fait que l’objectif de ponctualité des CFF (90,5%) est atteint 341 jours par an en Suisse alémanique contre seulement 133 jours en Suisse romande (chiffre 2021). La solution que les CFF examinent à ce stade pour lutter contre les retards chroniques dans l’Ouest du pays serait de prévoir des temps de parcours plus longs. On croit rêver !
La gare de Cornavin accueille plus de 70 000 voyageurs par jour et les prévisions tablent sur une hausse à 100 000 par jour en 2030. L’offre des CFF doit impérativement s’adapter à la demande des voyageurs et allonger les temps de parcours ne sera pas une réponse acceptable. La Conférence des ministres des Transports de Suisse occidentale (CTSO) a pris la mesure du problème en refusant tout simplement d’entrer en matière sur le projet dans l’attente de l’ouverture d’un dialogue avec les CFF.
0 commentaire