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Soutien au rapprochement Suisse-Union européenne

Marguerite Bouillet
Posté le 11/11/2021
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La Chambre de commerce et d'industrie France-Suisse a invité Michel Barnier à un déjeuner-débat le 3 novembre dernier. A cette occasion, l'ancien négociateur en chef pour l'Union européenne (UE) chargé des négociations du Brexit et candidat à l’investiture pour l’élection présidentielle française 2022 a déclaré : « Je continuerai à travailler au rapprochement entre la Suisse et l’UE ».

Michel Barnier témoigne d’une longue expérience politique tant au niveau national français qu’européen. Son talent de négociateur avait été particulièrement apprécié par les pays membres de l’UE lors du Brexit. De ce dernier, il a gardé une leçon : un échec pour l’UE qui a mis en évidence le sentiment de n’être non seulement pas protégé par l’Europe, mais d’être abandonné par celle-ci. « Si on ne change rien après un tel échec, alors on n’a rien appris », affirme-t-il. Si toutefois Michel Barnier souligne le besoin pour les populations de répondre à leurs propres défis sans intervention extérieure, il met également en avant l’existence de défis globaux pour lesquels une coopération transnationale est nécessaire.

Et à ce sujet, il fait valoir l’intérêt de la Suisse à travailler en symbiose avec l’UE, tant sur les questions relatives au climat que celles relatives à la sécurité, à la finance, aux grandes entreprises ou à l’immigration. Cependant entre la Suisse et la Grande-Bretagne, l’ancien ministre le déclare d’emblée, la situation est tout à fait différente. Dans le premier cas, il s’agit d’après lui d’un rapprochement sans adhésion, alors que dans le second, c’est d’un divorce dont il est question.

Toutefois, il insiste dans les deux cas sur l’importance d’être clair dès le départ sur les conséquences pour toutes les parties. D’abord, celles aux niveaux institutionnel et politique, puis sur le plan politique. Pas question de faire du « cherry picking » à la britannique, Michel Barnier le répète plusieurs fois. Alors que l’Europe est menacée d’implosion, il encourage la fermeté de l’Union. S’il affirme les intérêts communs de la Suisse et de l’UE et formule le vœu de participer au rapprochement des deux blocs, il rappelle le besoin de sincérité et de clarté dans les négociations des deux côtés.

Laurence de la Serna, vice-présidente de la CCIG, faisait partie des invités à la table d’honneur. Assise aux côtés de Michel Barnier durant le repas, elle a salué la méthode cartésienne de ce dernier dans son approche des négociations et la persévérance nécessaire face aux enjeux. La coopération bénéficie en effet à toutes les parties, et Laurence de la Serna n’a pas manqué de mettre en garde contre les conséquences néfastes qu’une séparation abrupte aurait sur l’abandon des acquis. Vincent Subilia, directeur général de la CCIG, a corroboré ces propos et souligné l’importance décisive pour la Suisse de réinstaurer proactivement le dialogue avec l’Europe, son principal partenaire économique.

Du côté des organisateurs de l’évènement, le directeur de la CCIFS, Romain Duriez, a mis en avant la volonté de proposer par ce déjeuner-débat un éclairage en toute transparence sur les conséquences du Brexit et sur les perspectives de la relation entre la Suisse et l’Union européenne, d’une importance primordiale pour les entreprises suisses.

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