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Le tourisme, victime du Covid long ?

Vincent Subilia
Posté le 08/09/2021
Opinions

Mercredi dernier, la Confédération a adopté son plan de relance pour le tourisme.

Celui-ci comprend plusieurs volets qui peuvent être résumés en quelques chiffres : 30 millions supplémentaires pour Suisse Tourisme, 20 millions supplémentaires pour les activités de marketing,10 millions destinés à des allègements financiers, 20 millions pour Innotour – le programme encourageant l’innovation touristique du SECO – et 10 millions affectés à des projets touristiques pour la période de 2020 à 2023. Le tout couronné par une stratégie touristique nationale en cours de révision.

La Confédération esquisse ainsi une stratégie ambitieuse pour une reprise post-Covid, dans une optique à moyen et long termes. Cependant, il convient de ne pas oublier les besoins à court terme.

Force est de constater que les premiers secteurs touchés par la pandémie (cas de rigueur) seront aussi les derniers à se redresser. Alors que la situation s’améliore dans la plupart des branches, les secteurs liés au tourisme (événementiel, magasins de souvenirs, agences de voyage, hôtellerie, transport professionnel de personnes, entreprises de la zone aéroportuaire, forains) ne voient toujours pas le bout du tunnel.

Selon les récents reflets conjoncturels de l’Office cantonal de la statistique, Genève renoue avec la croissance. Tous les secteurs répertoriés en bénéficient, sauf le tourisme. L’hôtellerie, baromètre du secteur touristique, reste en berne. Entre mars et juin 2021, un peu moins de 272 000 nuitées ont été enregistrées contre… 834 000 en 2019, soit une baisse de 70% due notamment aux différentes restrictions de voyage à l’international. Pour bien des hôteliers, l’année 2021 s’annonce pire que 2020, la première année de pandémie.

A Genève, les difficultés du secteur prennent une coloration toute particulière. L’esprit de Genève est fondé sur notre capacité à accueillir le monde. De fait, 8 chambres sur 10 sont consacrées, chez nous, au tourisme d’affaires et notre canton détient le record du plus grand nombre d’étoiles hôtelières par habitant. Un secteur hôtelier et touristique en berne, c’est prétériter les atouts de la plus petite des grandes villes.

S’il est ambitieux d’avoir des plans pour la période post-Covid, il est urgent de préserver maintenant l’outil de travail qui permettra de mettre ces plans à exécution.

Selon la réglementation actuelle genevoise, l’aide pour les cas de rigueur est prévue pour couvrir une perte de chiffre d’affaires due à la pandémie pour une période courant du 1er janvier 2020 au 30 juin 2021. Les autorités, Confédération et cantons doivent avoir une vision politique claire sur le traitement qu’ils entendent réserver aux cas de rigueur, seul moyen de permettre aux secteurs liés au tourisme de voir la lumière au bout du tunnel. Pour la CCIG, prévoir un paquet d’indemnisations complémentaires visant à couvrir les pertes du chiffre d’affaires dues à la pandémie pour la période se déroulant après le 1er juillet 2021 est une option à explorer de toute urgence.

1 commentaire

philippe rubod
Posté le 14/09/2021
On se réjouit du mini "coup de pouce" (15millions par an en 2022 et en 2023) accordé par la Confédération à la promotion touristique et au soutien de projets touristiques d'un pays de 8,5 millions d'habitants - soit moins de Fr. 2.- /habitant/an, - et dont certaines des plus belles destinations vivent du tourisme à 90%. C'est mieux que rien, mais en vérité, ça reste un pourboire. Il semble que trop peu de gens influents, dans notre beau pays, ne prennent la vraie mesure du tsunami économique pour notre secteur touristique (200'000 emplois) que représente l'entrave à la liberté de voyager des citoyens du monde, pour cause de pandémie. On voudrait qu'à Genève, une lueur inspire nos édiles dans le soutien de notre économie touristique cantonale dont, au rythme actuel des restrictions en tous genres, il ne restera que débris si l'on persiste à ne rien faire de substantiel - il faudrait débloquer Fr. 15 millions supplémentaires/an durant 5 ans - pour sa promotion et la sortie de crise. Soit 0,17% (!) du budget cantonal annuel... Pour cela, il faudrait que le marketing touristique soit requalifié dans sa définition/sa perception, afin de passer de "dépense" à "investissement" dans l'esprit du plus grand nombre.

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