L’appel à la grève lancé par les syndicats est une insulte aux entreprises privées et à leurs employés
Alors que le Conseil d’Etat a retiré son projet de baisse linéaire de 1% du salaire des fonctionnaires, il est non seulement scandaleux mais choquant que le Cartel intersyndical persiste dans son appel à la grève. C’est un affront aux dizaines de milliers d’employés du secteur privé qui ont perdu 20% de leurs revenus à cause du chômage partiel, voire qui ont perdu leur emploi.
Dans l’économie privée, du 15 mars au 31 octobre, ce sont près de 13'000 entreprises qui ont dû faire appel à la RHT. Au plus fort de la crise, ce sont 128'000 travailleurs qui ont vu leur revenu diminuer de 20% du fait du chômage partiel. Aujourd’hui, il y a toujours plus de 3000 entreprises groupant quelque 42’000 travailleurs qui ont encore besoin de recourir au chômage partiel pour se maintenir à flot. « Appeler à la grève une catégorie de salariés qui jouissent de la sécurité de l’emploi est scandaleux, dit Vincent Subilia, directeur général de la CCIG. Bien sûr, parmi eux, nombreux sont ceux qui ont dû redoubler d’efforts en raison de la crise ; c’est particulièrement le cas du personnel de santé. Mais comment justifier de s’arcbouter sur une position dogmatique alors que toutes les entreprises qui ont dû fermer ne savent même pas si elles auront encore un commerce à rouvrir lorsque les autorités décideront que c’est possible ! »
Il est clair aujourd’hui, alors que le pic de la deuxième vague semble être dépassé, qu’il n’y aura pas de redressement de l’économie en 2021 et probablement pas en 2022 non plus. Après la contraction de plus de 8% enregistrée au 2e trimestre, les prévisions tablent sur une nouvelle baisse du PIB de plus de 4% l’an prochain. Derrière les chiffres, les dégâts sont profonds et une entreprise qui disparaît ce sont des chômeurs et des recettes fiscales qui vont manquer à la collectivité publique. « Tout ce qu’une manifestation de la fonction publique va réussir à faire, ajoute Vincent Subilia, c’est opposer deux catégories de la population. Par les temps qu’on vit, ce dont Genève a besoin, c’est d’une union sacrée pour triompher ensemble de la pandémie. »
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