Les syndicats totalement déconnectés de la réalité économique
En appelant à la grève, les syndicats de la fonction publique font affront aux dizaines de milliers d’employés du secteur privé qui ont perdu 20% de leurs revenus à cause du chômage partiel, voire qui ont perdu leur emploi.
La CCIG est interpellée par l’audace des syndicats qui ont appelé les fonctionnaires à faire grève pour protester contre le 1% de baisse de salaire prévue par le Conseil d’Etat dans le budget 2021. Dans l’économie privée, plus de 3'000 entreprises groupant quelque 42’000 travailleurs ont, aujourd’hui, toujours besoin de recourir au chômage partiel pour se maintenir à flot. Au plus fort de la crise, ce sont 128'000 travailleurs qui ont vu leur revenu diminuer de 20% du fait du chômage partiel.
Alors que Genève vit une récession historique, illustrée par une chute du PIB de 8,8% au deuxième trimestre, et que la précarisation des conditions de vie est devenue flagrante, cet appel à la grève est indécent.
Pendant la crise, de nombreux fonctionnaires ont non seulement travaillé mais ont dû mettre les bouchées doubles pour servir la population. C’est évidemment vrai pour le personnel de santé des HUG, mais aussi, par exemple, pour ceux qui ont traité le flot de demandes d’aide de la part des entreprises. Genève leur doit sa reconnaissance.
Malgré cela, la baisse prévue par le Conseil d’Etat n’est en rien scandaleuse ; la symétrie d’efforts entre fonctionnaires d’Etat et collaborateurs du privé relève tout simplement de la solidarité nécessaire au sein de notre société.
La CCIG relève toutefois que cette situation met en lumière qu’une coupe budgétaire linéaire n’est pas un instrument suffisamment fin pour gérer une organisation, qu’elle soit publique ou privée, de manière efficiente. La linéarité engendre, de surcroît, des injustices.
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