Télétravail et mobilité : un couple gagnant ?
Tous ont fait le constat durant ces mois de semi-confinement : lorsque l’activité professionnelle le permet, les entreprises tout comme les collaborateurs peuvent bénéficier du télétravail s’il est judicieusement utilisé. En effet, celui-ci comporte des avantages considérables, notamment sur le plan de la mobilité. Il permet de différer les heures de déplacement et d’alléger le trafic en supprimant une partie des trajets. Un facteur particulièrement important pour Genève, qui connaît des problèmes durables de mobilité en raison de ses particularités géographiques et de sa situation limitrophe.
Le télétravail doit toutefois être correctement encadré afin de conserver son intérêt – et son efficacité - tant pour les entreprises que pour les collaborateurs. Ainsi, il est généralement admis qu’il convient de limiter le télétravail à une ou deux journées par semaine afin de préserver les liens des collaborateurs avec leur entreprise et leurs collègues.
Cette crise constitue une opportunité d’intégrer le télétravail dans les pratiques usuelles en mettant en place des procédures internes adéquates. Les tâches, le matériel et les systèmes informatiques doivent être adaptés afin de garantir la sécurité et l’efficience du télétravail. Les plans de mobilité internes devraient également prendre en compte cette possibilité, particulièrement intéressante pour les collaborateurs résidant loin de leur lieu de travail. Toutes les crises offrent des opportunités. Le télétravail doit faire l’objet d’une réflexion de toute la société afin d’encadrer au mieux cette pratique, devenue en quelques mois une évidence pour de nombreuses entreprises.
Dans le cas des travailleurs frontaliers, les autorités ont réagi rapidement en abandonnant temporairement la limite de 25 % du temps de travail sur sol français avant affiliation obligatoire à la sécurité sociale française. En effet, en temps normal, les frontaliers sont tenus d’effectuer au moins 75 % de leurs heures de travail sur le sol suisse, sous peine de voir leur couverture sociale remise en question. Les autorités des deux pays se sont accordées pour mettre entre parenthèses cette limitation tant que l’ensemble des mesures liées à la situation sanitaire n’aura pas été levé dans les deux pays.
Il semble désormais nécessaire de reconsidérer cette limite sur le long terme au vu de l’expérience positive vécue par un grand nombre de collaborateurs et leur entreprise durant cette période. La CCIG appelle donc de ses vœux une discussion entre autorités suisses et françaises pour un assouplissement définitif des règles régissant le télétravail des collaborateurs frontaliers, dans l’optique d’une saine gestion des déplacements.
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