Mobilité : des aménagements routiers sans concertation entravent la reprise économique
Moins d’une semaine après la timide reprise de l’activité économique dans le canton, les bouchons ont refait leur apparition dans nos rues. En cause, en particulier les aménagements provisoires que le Conseil d’Etat et la Ville de Genève sont en train de mettre en place et qui paralysent la circulation. Pourtant acquise à la cause de la mobilité douce, la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) s’insurge contre des mesures que les autorités ont prises sans aucune concertation avec les associations économiques et les représentants de la mobilité individuelle.
La CCIG et les autres membres du Groupement Transports et Économie (GTE) adressent ce jour au Conseiller d’Etat Serge dal Busco un courrier dans lequel ils dénoncent l’absence totale de dialogue du Département des infrastructures et demandent à être entendus « pour procéder rapidement à l’optimisation de ces itinéraires provisoires, voire leur suppression si les conditions de sécurité routière ne sont pas garanties ou les conditions de trafic nettement péjorées ».
Si, du fait du COVID-19, les transports publics ne peuvent pas assurer la sécurité des usagers, il est totalement erroné de croire que les usagers seront en mesure de se reporter intégralement sur le vélo et la marche. Preuve en sont les flots de véhicules sur les routes cette semaine. Pour les entreprises, qui tentent tant bien que mal que reprendre une activité après des semaines de confinement, la gabegie provoquée par nos autorités est un coup de poignard dans le dos.
Pour Vincent Subilia, directeur général de la CCIG, « « le U lacustre est totalement engorgé, et la paralysie gagne désormais la route de Florissant, l’avenue du Mail et le boulevard Georges-Favon ; la situation actuelle est parfaitement inacceptable pour les entreprises genevoises qui voient leur outil de travail entravé, alors même qu’elles subissent de plein fouet la crise la plus sévère de notre histoire économique et attendaient avec impatience la modeste bouffée d’oxygène que promettait le déconfinement » et il enjoint les autorités de faire machine arrière ou à tout le moins de procéder sans attendre à une concertation digne de ce nom. Alors que la reprise des activités économiques n’est aujourd’hui que partielle, ces entraves à une circulation multimodale déploieront un effet encore plus désastreux avec la fin espérée du déconfinement.
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