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Est-on arrivé au point de bascule ?

Vincent Subilia
Posté le 27/11/2019
Opinions

Le 24 novembre, les électeurs genevois ont tranché en faveur de l’initiative 163 pour un pilotage démocratique de l’aéroport. La CCIG tient néanmoins à remercier les plus de 50 000 Genevois qui ont accepté le contre-projet à l’IN163.

La conjonction des sensibilités des riverains qui subissent les nuisances et de ceux qui sont touchés par les implications immobilières de l’activité aéroportuaire ainsi que la vague « verte » actuelle a eu raison du contre-projet. On peut noter une plus forte mobilisation dans les grandes communes, opposées à la variante des autorités.

S’agissant de l’aéroport, n’en déplaise aux initiants, le PSIA (Plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique) et son plan d’application, demeurent essentiellement du ressort de la Confédération et, quoi qu’il ait annoncé ce jour, le Conseil d’Etat ne dispose pas d’une grande marge de manœuvre. Il appartiendra ensuite au Grand Conseil de définir quel type de relations il entretiendra avec l’aéroport : fréquence des consultations et des rapports, ainsi que représentation au Conseil d’administration.

A plus long terme, la CCIG reste convaincue que la diminution des nuisances pour les riverains passera par les progrès technologiques. Mais aussi par l’acquisition de nouvelles flottes d’avions qui brûlent un quart de carburant en moins et font la moitié du bruit de ceux des années 2000. La récente annonce d’easyJet de parvenir à une neutralité carbone prouve un engagement concret des compagnies aériennes dans cette direction.

Les électeurs genevois étaient également invités à trancher entre deux projets d’aménagement urbain. Sur 98 802 bulletins reçus, l’un a été refusé pour … 9 voix, l’autre pour 131. Si l’on prend en compte l’initiative soutenue par l’ASLOCA, acceptée avec une différence de 757 voix, la tension socio-politique à Genève est palpable.

L’image qui ressort de ce scrutin est celle d’une population divisée s’agissant de développement, notamment urbain. Toute la question est de savoir si l’on a atteint une limite à la croissance, un point de bascule qui verrait Genève s’orienter vers une décroissance généralisée. La CCIG, pour sa part, milite pour une réflexion sur la « qualité » de la croissance, autrement dit sur les composantes qui font que la croissance apporte un supplément de bien-être à la population, comme décrit dans le dossier du CCIGinfo de novembre, qui présentait l’étude lancée par la Chambre sur cette difficile, mais fondamentale, question.

 

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