La Suisse doit prendre le train de la Chine
Grâce à la compétition ICLCup 2018, soutenue par la CCIG, seize étudiant(e)s et apprenti(e)s suisses ont vécu deux mois de stage en Chine. De quoi leur laisser des impressions utiles à leur avenir professionnel. Créée en 2016, elle vise un double objectif: valoriser la formation des jeunes grâce à une immersion en Chine et consolider les relations de la Suisse avec ce partenaire économique essentiel. Des institutions publiques ou entreprises privées parrainent un étudiant ou délèguent leur apprenti sélectionné sur dossier. Des consoeurs chinoises les accueillent en leurs murs durant l’été. Comme pour un visa de travail, ce pays demande encore un diplôme universitaire et deux ans de pratique, ce défi permet de rompre la glace entre deux mondes qui ne se seraient jamais rencontrés autrement.
Des opportunités en tout secteur
Philippe Nasr, qui a fait partie de la première édition de l’ICLCup en été 2016, est devenu directeur des opérations à la Chambre de commerce Suisse-Chine à Genève. Les employeurs chinois des stagiaires helvétiques sont bien sûr seuls habilités à traiter affaires, mais leurs « recrues » ont un moyen unique de s’immerger et de commencer à réseauter. En ville, les Chinois règlent tous leurs achats par internet ou par téléphone. La jeune génération se devra donc d’être attentive aux tendances et ne pas avoir de complexe face à ce géant ».
De son séjour estival à Shanghai, Charlotte Stalder, étudiante en relations internationales à l’UNIGE, est rentrée transformée : « La Chine, c’est un condensé d’inventions technologiques et de disruptions. Là-bas, tout est possible. J’ai aussi constaté un décalage entre l’image de pollution attribuée aux villes chinoises et les efforts que fournit le gouvernement pour utiliser des énergies propres. C’est surtout auprès de la population qu’il reste des efforts à faire. Je me suis intéressée de près à ce pays pour mieux en comprendre les rouages et créer des contacts. J'aimerais enfin souligner l'importance des relations commerciales avec la Chine pour la Genève internationale. De ce fait, j'estime capital de s'intéresser en continu à cet acteur prépondérant. La Suisse a une belle carte à jouer quant à sa valeur ajoutée ».
Une économie en mutation perpétuelle
« Ce pays donne l’impression de n’être qu’une terre polluée, sans droits de l’homme et inaccessible financièrement. Or, ce n’est pas le cas ! », reconnaît Bastien Dumont, CEO d’Integrate Chinese Life, agence de placements en stages. C’est ce type de stéréotypes qui l’a motivé à fonder l’ICLCup avec Nicolas de Toledo. En Chine l’économie ne s’arrête jamais, les lois évoluent à une vitesse fulgurante et l’innovation est permanente : « Là-bas, on paie tout avec son portable, on converse avec We Chat, on est à la pointe de la cybersécurité. La Chine n’est plus seulement l’usine du monde, mais un modèle pour l’Occident », poursuit Bastien Dumont.
Selon le rapport d’IEEFA 2018*1, la Chine a investi l’an dernier dans des projets d’envergure pour une valeur de 44 milliards de dollars US. Elle se place comme force dominante dans la construction et le financement de la technologie des énergies propres.
*1 Institute for Energy Economics and Financial Analysis
0 commentaire