Enquête conjoncturelle de printemps 2018
L’embellie se confirme, mais l’économie n’est pas encore stabilisée
(Genève, le 23 avril 2018). La 18e Enquête conjoncturelle de la CCIG montre que les entreprises avaient raison d’avoir confiance en 2017. 72% des entreprises répondantes ont enregistré une augmentation de leur volume d’affaires. 2018 devrait être du même cru.
2017 sous de meilleures couleurs
2017 s’est révélée encore meilleure que 2016. Alors qu’en 2016 38% des entreprises répondantes avaient jugé l’année bonne à très bonne, elles sont 46% dans ce cas en 2017. 27% ont jugé l’exercice écoulé stable et 28% seulement l’ont trouvé difficile à très difficile.
Certains secteurs s’en tirent mieux que la moyenne : dans l’assurance, 70% des entreprises ont eu une année 2017 bonne à très bonne. Cela a également été le cas pour plus d’une entreprise sur deux dans la banque, l’énergie et l’environnement ou encore le tourisme.
Pour d’autres, 2017 a été plus difficile que pour la moyenne des entreprises. Comme l’an passé, cela a été le cas pour la chimie, le commerce de détail et l’horlogerie. A ceux-ci s’ajoutent la viticulture, l’enseignement, les médias & arts graphiques, le négoce international et les ressources humaines
Le secteur des technologies de l’information présente, quant à lui, la particularité de surperformer et de sous-performer simultanément.
Vent en poupe pour plusieurs secteurs-clés
82% des entreprises s’attendaient, pour 2017, à une augmentation de leur volume d’affaires. Elles ont, au final, été 72% à la constater, en nette hausse par rapport à 2016 (60%). A l’inverse, seules 18% d’entre elles s’étaient préparées à une diminution, alors qu’elles ont été 29% à en subir une.
Même constat, et dans des proportions similaires (79% attendus, 70% réalisés), s’agissant de la rentabilité. En 2016, elles avaient été 61% à réaliser une augmentation de rentabilité.
Sur les 20 secteurs que répertorie l’Enquête conjoncturelle de la CCIG, sept comportent une proportion d’entreprises ayant connu une augmentation du volume d’affaires nettement plus importante que la moyenne (72%): il s’agit du tourisme (87%), de l’immobilier (82%), de l’énergie & environnement (78%), de la banque et des conseils (75% chacun). Ces quatre dernières branches s’étaient déjà détachées de la moyenne l’an dernier.
A l’inverse, les secteurs suivants ont davantage souffert que la moyenne des entreprises (29%) : la viticulture (50%), l’enseignement (42%), l’horlogerie et le commerce de détail (40% chacun), le bâtiment (39%), la santé (38%), les technologies de l’information (34%).
On notera la confirmation de la reprise du secteur bancaire, tandis que la santé, l’enseignement et les technologies de l’information ne figurent plus parmi les secteurs qui surperforment. L’horlogerie et le commerce de détail restent à la peine.
Confiance marquée pour 2018
Comme pour 2017, la vaste majorité des répondants (83%) s’attendent à une amélioration tant de leur volume d’affaires que de leur rentabilité, une entreprise sur trois prévoyant même une augmentation supérieure à 5%.
Les secteurs les plus optimistes sont la chimie (qui était, l’an dernier, la plus pessimiste et, de fait, a montré en 2017 des résultats contrastés), l’horlogerie, les transports, les assurances, l’industrie ainsi que les médias & arts graphiques.
Les branches les plus pessimistes sont la viticulture, le commerce de détail, la santé, le négoce international, l’énergie et environnement ainsi que les ressources humaines.
Au plan des effectifs, la réalité 2017 a été un peu plus rude que prévu. En effet, si la proportion d’entreprises ayant embauché est conforme aux prévisions (29%), elles ont été 14% à diminuer leurs effectifs alors que seuls 9% avaient envisagé le faire. Pour 2018, les prévisions sont identiques au réel 2017.
Personnel étranger indispensable à notre économie
Comme à l’accoutumée, la CCIG a profité de l’Enquête pour poser une question en lien avec les conditions cadre. Cette année, il a été demandé aux entreprises si elles employaient de la main d’œuvre étrangère, de quelle provenance et pour quelles raisons.
69% des entreprises répondantes indiquent compter des collaborateurs issus de l’Union européenne, mais elles ne sont plus que 14% à employer des personnes hors UE.
S’agissant de la main d’œuvre UE, les raisons invoquées sont prioritairement l’absence de main d’œuvre locale suffisante (60% des répondants), suivie par une meilleure formation (24%). Pour la main d’œuvre extra européenne, le premier argument est également une main d’œuvre locale insuffisante, mais dans une moindre mesure (35%). Deuxième motif, les compétences linguistiques (21%), suivies de la formation (15%). Mais le coût de la main d’œuvre entre aussi en ligne de compte : à 9% pour les personnes venant de l’UE et à 14% pour les extra-européens. Pour cette dernière, on notera une large part d’autres raisons (32%), parmi lesquelles la nécessité d’avoir dans les marchés d’exportation, des ressortissants locaux.
Il était enfin demandé si, en cas de croissance de l’entreprise, celle-ci pensait privilégier l’engagement de personnel provenant d’une région plutôt que d’une autre. 89% des répondants déclarent privilégier une main d’œuvre résidente et 10% une main d’œuvre provenant de l’UE. Certains secteurs disent opter à 100% pour une main d’œuvre résidente : l’assurance, la banque, la chimie, l’énergie et environnement ou encore l’immobilier. Sans surprise, celles qui engageraient des personnes extra-européennes se trouvent dans les technologies de l’information, la viticulture, l’enseignement, l’industrie ainsi que, dans une moindre mesure, le bâtiment, les conseils ou les médias & arts graphiques.
Pour tout renseignement complémentaire
Alexandra Rys, membre de la Direction de la CCIG, tél. 022 819 91 46, courriel : a.rys@ccig.ch
L’Enquête a été conduite du 8 janvier au 28 février 2018. Le questionnaire a été adressé à 2443 entreprises. 470 entreprises ont répondu en totalité, soit un taux de réponse de 19%. La marge d’erreur est de 4,53%.
Les secteurs sont représentés de manière relativement homogène avec une dominante des secteurs « conseils » (16% des réponses) et « bâtiment » (10%). À noter également que 46% des réponses proviennent de petites entreprises de moins de 10 employés et 78% de sociétés de moins de 50 salariés.
55% des entreprises répondantes réalisent plus de 90% de leur chiffre d’affaires en Suisse ou avec des clients domiciliés en Suisse, tandis qu’à l’autre extrémité du spectre, 11% y réalisent moins de 10%.
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