Enquête conjoncturelle d'automne
(Genève, le 16 novembre 2017). La Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG) a réalisé en octobre dernier son Enquête conjoncturelle d’automne. En 2017, les affaires ont été bonnes à excellentes pour 31% des entreprises et satisfaisantes pour près de la moitié d’entre elles (46%). Les prévisions à six mois et au-delà se maintiennent au même niveau.
Pour les entreprises genevoises, 2017 a nettement tranché par rapport à 2016 et 2015. 31% des répondants estiment que l’année a été bonne à excellente et 46% la jugent satisfaisante, c’est-à-dire bien supérieure aux prévisions à 12 mois formulées l’an dernier à pareille époque. Seules 23% des entreprises ont jugé 2017 médiocre à mauvaise (contre 30% l’an dernier et 28% en 2015).
Le bilan s’avère également positif pour une partie de l’industrie, mais la situation dans ce secteur est plus tranchée. Si 30% des répondants déclarent un exercice bon à excellent (alors qu’ils n’étaient que 13% l’an dernier), 35% jugent l’année 2017 médiocre à mauvaise (contre 44% en 2016).
« Nous pensons que l’embellie tient à deux facteurs principaux : un rééquilibrage des taux de change, qu’il s’agisse de l’euro ou du dollar, favorable aux exportations genevoises ainsi qu’à un climat de consommation positif, analyse Frédérique Reeb-Landry, directrice générale de la CCIG. Nous notons toutefois avec regret que l’incertitude liée au futur taux d’imposition des entreprises n’est de loin pas levée. Ce paramètre demeure néanmoins fondamental pour le futur du tissu économique genevois et, d’une manière générale, pour l’attractivité de Genève ».
Prévisions plutôt optimistes
Pour l’année à venir, les entreprises restent optimistes. Elles ne prévoient pas de changement pour les 6 prochains mois. Tout au plus, l’optimisme fléchit-il pour le moyen terme : elles ne sont plus que 23% à prévoir des affaires bonnes à excellentes et 43% seulement s’attendent à des affaires satisfaisantes.
Légère progression des salaires et diminution de l’horaire hebdomadaire
L'augmentation moyenne des salaires au début 2017, pondérée selon la taille des entreprises, s'élève à 0,9% (1,3% dans l’industrie et 0,7% dans les services), alors qu’elle avait été de 0,5% en 2016 et de 0,7% en 2015. Cette progression est conforme, en moyenne, aux prévisions formulées l’an dernier. Toutefois, si l’on regarde les secteurs, on constate que l’industrie n’avait prévu une augmentation limitée à 0,6% alors que les services avaient imaginé 1,2%.
Pour 2018, la hausse moyenne des salaires, pondérée selon la taille des entreprises, s'élève à 1,1% pour l’industrie et 0,9% pour les services, la moitié des entreprises ne pensant pas accorder d’augmentation l’année prochaine.
Après quatre années consécutives d’allongement de l’horaire hebdomadaire de travail, celui-ci se raccourcit. Alors que 10% des entreprises connaissaient en 2017 une durée hebdomadaire de travail comprise entre 41 et 41,9 heures, et 28% entre 42 à 42,9 heures, elles ne sont, respectivement, plus que 8% et 25%. Ceci est également vrai pour l’industrie alors qu’elles n’étaient que 23% en 2013. Ce mouvement vaut également, en moyenne, pour l’industrie, où l’on observe que c’est le pourcentage d’entreprises pratiquant des horaires au-delà de 44 heures qui a fortement baissé (de 6% à 2%), 38% des entreprises pratiquant – comme en 2016 – un horaire compris entre 41 et 42,9 heures hebdomadaires.
Stabilité des effectifs et poursuite des investissements
Comme en 2016, l’effectif du personnel a été stable pour près de 60% des entreprises du secteur des services. A la différence de l’an dernier toutefois, l’industrie a plutôt vu une augmentation du nombre d’employés : 33% ont annoncé des embauches et 22% d’entre elles ont annoncé une diminution d’effectif contre 43% l’an passé. Pour 2018, les trois quarts des entreprises, tous secteurs confondus, prévoient une stabilité de leurs effectifs.
La marge d'autofinancement a progressé pour la deuxième année consécutive et la propension des entreprises à investir est quasiment identique à celle de l’an passé : 37% des entreprises déclarent en avoir réalisé, contre 38% l’an dernier (mais 31% seulement en 2015 et 2014). Ici encore l’industrie se démarque avec 52% de ses répondants indiquant avoir effectué des investissements au cours des 12 derniers mois.
Développement durable : connu et pratiqué dans l’industrie et les grandes entreprises
Cet automne, la CCIG a voulu savoir si ses membres connaissaient les principes du développement durable et s’ils les mettaient en pratique. Tout d’abord, les répondants devaient dire comment ils définissaient cette notion. Parmi les trois caractéristiques proposées, deux tiers d’entre eux (66%) ont mis en avant l’impact environnemental d’une entreprise, puis son impact social (56%) et, enfin, sa responsabilité sociale et environnementale dans le choix de partenaires et sous-traitants (52%).
En moyenne, 46% des répondants déclarent avoir réalisé des actions ou des projets pour améliorer la performance économique, tout en intégrant des enjeux environnementaux ou sociaux. Ce taux monte à 71% dans l’industrie et même à 94% dans les entreprises de plus de 100 collaborateurs, là où la notion de développement durable est la mieux connue.
Parmi les raisons invoquées pour réaliser des projets de développement durable, la moitié des sondés (51%) citent les valeurs et convictions de la haute direction ; un gros tiers (36%) évoque qu’il s’agit d’une valeur essentielle de l’entreprise. Un petit tiers (31%) parle du respect de dispositions légales. Dans l’industrie, les motivations sont légèrement différentes : en tête des raisons, on retrouve ex aequo le respect des dispositions légales et les convictions de la direction ; en deuxième place, la valeur essentielle de l’entreprise ; en troisième position, l’espérance de gains financiers par l’amélioration de l’image de l’entreprise, ainsi que la pression des consommateurs et de la société.
A l’inverse, le premier facteur d’absence d’actions de développement durable est le manque de moyens financiers (34% en moyenne et 53% dans l’industrie), suivi du manque de temps (32% en moyenne) et du manque de ressources compétentes (16%). A noter qu’un répondant sur quatre dit ne pas savoir pour quelle raison son entreprise n’a réalisé aucune action de développement durable (contre 7% des répondants dans l’industrie).
Note méthodologique
L'enquête conjoncturelle de la CCIG a été réalisée entre le 21 août et le 13 octobre 2017. 2'319 questionnaires ont été envoyés; 485 ont été retournés et sont utilisables pour l'une ou l'autre des questions posées, soit un taux de réponse de 21%. Ces 485 questionnaires représentent plus de 44'000 emplois dans le canton, soit environ 33% des emplois des membres de la CCIG (133'000).
Pour tout renseignement complémentaire : Alexandra Rys, membre de la Direction de la CCIG, tél. 022 819 91 46, courriel : a.rys@ccig.ch
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