Aéroport : la croissance n’est pas une fin en soi
La pause estivale approchant, l’aéroport et le trafic aérien sont de toutes les discussions. Alors que bien des Genevois s’envoleront bientôt pour l’été, les autorités cantonales et fédérales planifient l’évolution de l’aéroport dans le cadre de la mise à jour du chapitre « genevois » du Plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA). La question est la suivante : comment répondre au mieux aux besoins, privés et professionnels, des passagers qui utiliseront l’aéroport à l’horizon 2030 ?
En matière d’infrastructures, le maître-mot est l’anticipation. Augmenter la capacité d’une gare ferroviaire se décide en fonction de la demande future et cela ne choque personne. C’est exactement la même chose pour les infrastructures aéroportuaires. Pourtant, dès qu’il est question de développer l’aéroport pour répondre à l’augmentation de la demande des usagers, la polémique s’enflamme, comme si la croissance de l’aéroport était une fin en en soi, voire un objectif politique.
En réalité, les autorités ne font qu’analyser la demande, qu’elle concerne les déplacements professionnels ou de loisirs, et planifier les infrastructures en fonction de cette demande, que cela soit une route, une ligne de chemin de fer ou un aménagement aéroportuaire. Parler de stratégie délibérée de développement est donc un abus de langage. Stratégie il y a, heureusement, mais elle consiste à satisfaire une demande en déplacements, qui n’a jamais cessé de croître, et non pas à faire décoller des avions vides pour le plaisir…
Il serait donc bienvenu que le débat s’agissant de l’aéroport porte sur les vrais enjeux. La Suisse est un pays dynamique et tant la population que les entreprises sont demandeuses de déplacements aériens. Dans l’enquête conjoncturelle de la CCIG conduite au printemps 2017, deux tiers des répondants ont indiqué que la présence à Genève d’un aéroport international est utile à leur entreprise. La demande est là et il faut que les infrastructures de transport suivent. Le développement de l’aéroport doit être considéré sur le même plan que le développement de toute infrastructure : non pas comme une fin en soi mais comme la réponse nécessaire à l’évolution des besoins et des modes de vie.
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