Transformation digitale : ni ange, ni démon
La transformation digitale suscite probablement autant d’enthousiasme qu’elle compte de détracteurs. Pour les entreprises, elle répond pourtant à un certain nombre de besoins : efficacité, réduction des coûts et gain de productivité, par exemple, sont des motivations que l’on comprend intuitivement. Mais la digitalisation des processus permet également de valoriser les données de l’entreprise et d’améliorer très sensiblement la qualité et la traçabilité d’un produit. Enfin, et peut-être surtout, la transformation digitale est souvent vue comme un moyen de réduire la pénibilité de certaines tâches.
Mais comment la mettre en œuvre ? Comme cela a été souligné au sein de l’atelier qui y était consacré lors de la 10e édition d’Actes’Industries, la transformation digitale constitue le passage d’une industrie basée sur le produit à une industrie basée sur le service, où l’utilisateur final intègre la chaîne de valeur.
Cela suppose de se demander « pourquoi » avant de se poser la question du « comment » et, donc, de bien comprendre le besoin du client. Posé ainsi noir sur blanc, le processus intellectuel semble clair. Mais comment peut-il se traduire au sein de la société qui doit opérer sa mue ? La définition d’une vision stratégique – ce qui donne du sens à l’activité de l’entreprise – joue ici un rôle majeur ; elle doit être sous-tendue par une connaissance très pointue de ses marchés et de ses concurrents, ce qui est souvent plus vite dit que fait. L’implication des équipes sera particulièrement importante et la différence d’appréhension du phénomène en fonction des générations devra être soigneusement prise en compte.
Pour autant, il n’existe pas de feuille de route tout prête. Ainsi, il est difficile de définir aujourd’hui de quelles compétences l’économie aura besoin demain. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’on se dirige vers une économie basée sur des compétences plutôt que sur des métiers. En ce sens, de la même manière que la première révolution industrielle a abouti à l’instauration de l’école obligatoire, la révolution digitale pousse à l’innovation et à la formation permanente. La transformation digitale n’est donc ni ange, ni démon, mais un mouvement technologique inéluctable qui demande à être compris et maîtrisé.
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