Négocier les virages
Les Suisses ont décidé de prendre résolument le virage énergétique. Après avoir bruissé en novembre dernier, le signal de l’abandon progressif de l’énergie nucléaire, de manière ordonnée et selon une stratégie définie, a été entendu. La stratégie énergétique 2050 est entérinée. Espérons que le tsunami d’innovations annoncé pour compenser la part d’énergie issue de l’atome se déclenchera rapidement, sous peine de voir s’accroître notre dépendance à l’étranger. Cohérence devra être le maître-mot au sein des administrations et de la société civile pour permettre le développement des parcs solaires, éoliens ou géothermiques. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère.
Dans notre canton, c’est malheureusement la sortie de route. Moins d’un an après l’adoption de la loi sur la mobilité, les Genevois ont décidé à 53,5% de ne pas doter leurs transports publics des moyens de leur ambition, en refusant un ajustement tarifaire pourtant modique.
Les TPG aussi devront innover. Pour une entreprise, offrir un service toujours plus performant sans pouvoir en fixer le juste prix est une gageure qui demandera une bonne dose d’imagination… ou de renoncement. A moins que le climat – sans lien avec la stratégie énergétique – ne change d’ici douze mois, quand les petits calculs électoralistes et populistes seront dans le rétroviseur. Il sera alors possible de retrouver la cohérence nécessaire au développement de notre mobilité, dans le respect d’un effort financier partagé entre l’usager et le contribuable. Vivement la fin de l’année des hannetons…
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