Enquête conjoncturelle : Genève a d’autres soucis que le franc fort
Dans le cadre de sa 17e Enquête conjoncturelle de printemps, il a été demandé aux entreprises, pour la première fois, de choisir, dans une liste, leurs trois préoccupations principales. Première préoccupation : la situation économique générale (65%), suivie de la concurrence (46%) et de la recherche de nouveaux clients (37%). Le niveau du franc suisse n’arrive qu’en quatrième position. Seule l’industrie classe le franc fort au premier rang de ses préoccupations, tandis que l’horlogerie et le commerce de détail le situent au deuxième et troisième rang respectivement (voir ici les résultats complets).
Sachant que Genève, à la différence de la Suisse, réalise une plus grande partie de ses échanges internationaux en dollars plutôt qu’en euros, ce résultat est cohérent avec la réalité du tissu économique.
Forts de la croissance perçue dans la zone euro, plusieurs économistes prédisent le prochain affaiblissement du franc. Certes, on observe une reprise de la croissance internationale, mais celle-ci demeure modérée et, s’il n’y a plus de tempête à l’horizon, les vents soufflent toujours. En Europe, le Brexit semble déployer moins d’effets perturbateurs qu’initialement prévu, mais la croissance européenne reste fragile. En Chine, elle est demeurée soutenue grâce à différentes mesures budgétaires. Le Japon a enregistré quatre trimestres de croissance en 2016, performance inédite depuis 2013 mais modeste.
Si l’inflation reste faible, il demeure, d’une part, des risques structurels et, d’autre part, de nombreuses incertitudes politiques, liées en particulier à l’orientation que prendra la politique économique aux Etats-Unis, aux élections qui se tiendront dans plusieurs pays de la zone euro, ainsi qu’aux négociations complexes et de longue haleine concernant la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Le prochain examen de la BNS sera publié à peu près en même temps que le journal que vous tenez dans les mains et, même si les bonnes nouvelles conjoncturelles se confirment, il y a fort à parier que la politique monétaire ne va pas subir de volteface. Toutefois, une persistance à la hausse pourrait enclencher un cercle vertueux.
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