Ouvrir et contrôler
Pour le petit Etat qu’est la Suisse, l’ouverture au monde est une condition sine qua non de sa prospérité. Depuis l’entrée en vigueur des accords bilatéraux en 2002, la Suisse est devenue un véritable moteur de la croissance économique. Ainsi, pour la période 2003-2013, la croissance moyenne du PIB réel par habitant s’est établie à près de 1,3%, alors qu’elle était de 0,7% dans la décennie précédente.
Un accès facilité aux marchés étrangers est important surtout pour les PME, qui n’ont pas la possibilité de délocaliser facilement. Les accords bilatéraux ont permis à ces dernières d’accéder librement au marché intérieur européen et, grâce à l’accord de libre circulation des personnes, leur ont offert des possibilités accrues de recruter sans entraves bureaucratiques superflues des travailleurs qui ne se trouvent malheureusement pas sur le marché du travail suisse.
Afin de s’assurer que cette dernière possibilité ne serait pas utilisée au détriment de la main-d’œuvre résidant en Suisse, des contrôles ont été instaurés. La publication, il y a peu, du résultat annuel de ces contrôles est passée relativement inaperçue. C’est bien dommage, car on a pu y voir que ceux-ci jouaient pleinement leur rôle, en particulier à Genève.
Notre canton a en effet effectué, en 2014, 1863 contrôles, alors que Berne n’en prescrit que 1110. Les secteurs à risques ont été spécifiquement ciblés. Certes, cela a fait passer les cas de sous-enchère salariale de 10% à 14,7%. Mais le principal est que la rigueur et l’étendue de ces contrôles, qui traquent impitoyablement les fraudeurs potentiels, ne laissent qu’une infime possibilité d’abus. Sur le modèle de la devise militaire bien connue, « ouvrir et contrôler » est, en matière de prospérité économique, une recette qui fait décidément ses preuves.
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