La Suisse qui gagne
Les images sont gravées. Comme un seul homme, le peuple suisse a célébré dans la liesse la victoire de son équipe de Coupe Davis, dimanche passé. Sans enlever les mérites de la Fédération, qui a su accompagner ses champions, le tennis helvétique bénéficie d’une génération spontanée et dorée qui doit plus au hasard qu’aux structures formatrices.
Quoi qu’il en soit, le drapeau à croix blanche flotte au firmament du tennis, damant le pion à tant de grandes nations du sport. Une semaine plus tard, les flonflons de la fête se seront tus. Le peuple sera toutefois toujours à l’honneur puisqu’il sera appelé aux urnes pour se prononcer, au niveau fédéral, sur trois initiatives. Si leurs sujets sont bien distincts, le message qu’elles véhiculent est commun : remettons en cause le modèle suisse.
Quel est le tort de ce modèle ? D’assurer depuis des décennies une prospérité inégalée en Europe ? D’offrir un emploi à 97 % de sa population active ? De connaître une paix du travail ? D’avoir développé des domaines d’excellence reconnus mondialement ? Nul ne le sait.
En revanche, ce qui est certain, c’est qu’une économie efficace ne naît pas spontanément. Elle se construit au travers de conditions cadre favorables, qu’elles soient fiscales, monétaires ou liées à la mobilité des personnes, pour reprendre les thèmes de votation à venir.
C’est grâce à ces conditions cadre que notre pays se distingue dans le concert international. C’est pourquoi ce modèle ne doit pas être détruit car, au contraire des options proposées par ces initiatives, il a fait ses preuves.
Etre fier de la réussite sportive de nos ressortissants paraît évident. Démontrer, en rejetant le 30 novembre ces initiatives – y compris l’initiative cantonale –, son attachement à la réussite de notre pays et à son modèle devrait l’être tout autant. Car ce modèle, c’est l’autre Suisse qui gagne, 365 jours par an et depuis des décennies.
0 commentaire