« Forfaits fiscaux » : au-delà des fantasmes
Clichés et caricatures se sont invités dans la campagne relative aux « forfaits fiscaux ». Les respectables entrepreneurs retraités qui ont souhaité s’établir dans notre pays et en respecter les règles, notamment fiscales, sont devenus – au travers du prisme de certains – d’avides requins spoliateurs de leur pays d’origine, hors sol et ne payant pas d’impôts en Suisse… Il est temps de mettre fin au fantasme.
A Genève, les 710 « forfaitaires » paient, en moyenne, 225 000 francs d’impôt annuel. Un contribuable « ordinaire » genevois, environ 8000 francs. En d’autres termes, il faut l’arrivée de 25 nouveaux contribuables pour compenser le départ d’un seul « forfaitaire »…
Au niveau global, ces 710 personnes font partie des 2600 qui acquittent 23 % des impôts à Genève, soit celles qui ont une base imposable supérieure à 400 000 francs. Dire qu’il s’agit de bons contribuables est un euphémisme ! Y a-t-il une entreprise ou association qui se demanderait s’il faut conserver plus du quart de ses meilleurs clients ou membres cotisants ?
Mais l’apport de ces contribuables imposés sur leur train de vie n’est heureusement pas que fiscal. Leur implication dans la vie économique locale est manifeste. Importants consommateurs, investisseurs, ils sont présents dans tous les secteurs de l’économie. Une étude publiée par la Confédération chiffre d’ailleurs à près de 22 000 les emplois induits par la présence des 5600 contribuables imposés selon la dépense en Suisse, soit quelque 3000 emplois à Genève.
Les clichés ont la vie dure. Pourtant, dépasser les a priori permet d’apprécier la richesse de la présence de ces contribuables imposés d’après leurs dépenses. Rapidement, ils deviennent des ambassadeurs de leur région de résidence et font connaître notre pays à l’étranger. Leurs libéralités, encore récemment mises en lumière par le don post mortem de 100 millions en faveur d’une fondation sur la recherche consenti par un « forfaitaire » dans le canton de Vaud, sont un apport inestimable pour maintes institutions sociales, sportives et culturelles. Se priver de cette population aisée et respectable est un non-sens.
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