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Stations-service : Une tempête dans un verre d’eau

Nathalie Hardyn
Posté le 06/05/2013
Opinions

Les Suisses voteront sur le référendum lancé contre une micro-amélioration des heures d’ouverture des shops de stations-service. Une simple lecture du projet démontre que ce combat, annoncé comme la mère de toutes les batailles syndicales, relève plutôt de la tempête dans un verre d’eau.

 

Rarement une simple adaptation de la loi sur le travail aura suscité une réaction en pareil décalage avec son importance. Que propose la nouvelle loi ? Simplement que les stations-service situées sur des aires d’autoroutes et le long d’axes routiers fortement fréquentés par des voyageurs, ouvertes 24h/24 et qui ont des shops, puissent aussi laisser ces derniers ouverts 24h/24 à la place de devoir les fermer ou de cacher leurs rayonnages avec des bâches entre 1h et 5h du matin. Rien de plus. Au même titre que les hôtels et les restaurants par exemple, ces stations-service peuvent en effet déjà employer du personnel 24h/24. Ces employés peuvent vendre du carburant toute la nuit mais pas d’articles issus des shops entre 1h et 5h.

 

Y a-t-il des conséquences en termes de protection des travailleurs ? Non. L’interdiction générale du travail dominical et nocturne n’est pas touchée. Il n’a jamais été question de remettre en cause cet acquis, mais simplement d’harmoniser le régime actuel des dérogations possibles prévues par la loi sur le travail.

 

Cette adaptation de la loi simplifiera le travail des stations-service et répondra aux besoins de la clientèle, sans pénaliser les travailleurs. Elle n’appelle donc nullement autant de gesticulation syndicale. Les étudiants ou les travailleurs à la recherche d’un travail d’appoint accueilleront d’ailleurs volontiers cette nouvelle possibilité.

 

Enfin, la loi reste très stricte sur le type de marchandises qui pourra être vendue : les stations-service ne se transformeront donc pas en mini-supermarchés. La vente au détail traditionnelle ne doit dès lors pas craindre une concurrence exacerbée.

 

Le combat contre cette micro-ouverture ne bénéficie ni aux travailleurs, ni aux consommateurs, ni à l’économie. Cherchez l’erreur.

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