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Sortir du nucléaire : hâte-toi lentement !

Nathalie Hardyn
Posté le 16/11/2016
Opinions


Seriez-vous prêts à résilier votre bail d’appartement d’un moment à l’autre ? En vous disant que vous trouverez forcément mieux. Et qu’au pire, une fois à la rue, vous demanderez à des amis de vous héberger. Toute proportion gardée, c’est un peu l’idée de l’initiative fédérale des Verts « Sortir du nucléaire » (bien mal nommée au demeurant !). Presque tout le monde s’entend désormais sur un abandon de cette énergie d’un autre temps. Mais rien ne sert de paniquer et de galvauder cette transition.

La Suisse, elle, a décidé en 2011 de sortir du nucléaire, sous l’impulsion de sa ministre Doris Leuthard. Le Parlement fédéral a mis cinq ans pour élaborer la stratégie qui remplacera nos cinq centrales, et l’on voudrait qu’on n’en parle plus dans 12 ans déjà ? Comme celles-ci fournissent 40% de notre production électrique, il a volontairement choisi de ne pas fixer de date précise. Pas pour jouer la montre, mais pour que la Suisse ait le temps de démanteler ces installations en toute sécurité, qu’elle puisse en régler la question financière et assurer l’approvisionnement électrique.

Imaginez, comme le préconisent les initiants, qu’on débranche simultanément trois des cinq centrales dans un an. Cela représente 15% d’électricité produite en moins. Dans l’hypothèse où notre pays ne dépendait que des éoliennes, la Suisse devrait en posséder plus de 2500 pour alimenter ses ménages. Et elle en dénombre à peine trente…

Alors que voulons-nous ? Recouvrir nos toits de panneaux solaires, nos montagnes d’éoliennes, et nous priver de la plupart des écrans que nous consultons chaque jour ? Ou alors faire venir le courant de l’étranger, à coups de millions, sans nous préoccuper de comment cette énergie est réellement produite ? Et les centrales nucléaires de France ou celles à charbon d’Allemagne ne sont pas vraiment plus propres.

Développer les énergies renouvelables et accélérer les économies d’énergie, on y passera de toute façon, c’est l’avenir. Mais là, les partisans ne parlent pas de suppléer à l’arrêt provisoire d’un réacteur nucléaire. Ils veulent les arrêter au plus vite, en se disant qu’on trouvera bien une solution : c’est bien différent.

Soyons raisonnables, la Stratégie énergétique 2050 de la Confédération est une tactique peut-être critiquable, mais qui se montre à la fois réfléchie et audacieuse. C’est sûr, cela prend un peu de temps, mais garantir notre transition énergétique en toute sécurité mérite bien un peu de patience. Alors, votons NON le 27 novembre prochain.

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