Mobilité : cohérence et équilibre ou clientélisme ?
Voici quatre mois, les électeurs genevois acceptaient à une écrasante majorité la loi « pour une mobilité cohérente et équilibrée ». Dans l’euphorie du scrutin, chacun s’est pris à rêver d’une union sacrée, où l’intérêt partisan céderait le pas à l’intérêt collectif. Avec la rentrée, les rêves se sont envolés, et le clientélisme a repris le dessus. La CCIG tire la sonnette d’alarme.
Alors que le Grand Conseil vient de voter un léger relèvement des tarifs TPG, Ensemble à Gauche annonce déjà lancer un référendum avec le soutien du MCG. Ce dernier vient de déposer au Grand Conseil deux projets d’impôts sur les véhicules des travailleurs pendulaires non genevois : un impôt sur les places de parking que les entreprises mettent parfois à disposition des collaborateurs, ainsi qu’une « taxe positive » pour inciter les automobilistes à entrer en ville en dehors des heures de pointe.
Est-ce faire preuve de responsabilité que de faire croire aux habitants irrités par les embouteillages qu’il suffit de faire payer la collectivité pour rendre nos rues plus calmes ? Bien sûr que non. A ces inquiétudes s’ajoute l’émoi suscité par le chef du Département des transports, qui entend prolonger la fermeture de petites douanes aux pendulaires, au risque d’engorger encore davantage le point de passage essentiel de Bardonnex.
Le canton de Genève détient la palme de la charge fiscale la plus lourde pour les entreprises. Quant aux coûts salariaux, ils y sont parmi les plus élevés du pays. N’en rajoutons pas une couche, alors que la conjoncture n’est pas au beau fixe ! Le 5 juin dernier, on a promis à la population et aux entreprises une politique des transports cohérente et équilibrée. Pas encore plus de taxes et de tracasseries !
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