Et la liberté d’entreprendre ? B… !
L’affaire Uber est intéressante à plus d’un titre. L’interdiction qui vient de frapper la société méconnaît, à l’évidence, l’émergence d’un nouveau modèle d’affaires. Il y a indubitablement dans cette décision un relent de combat des anciens contre les modernes. Dans l’administration publique comme dans de nombreuses entreprises, le changement fait peur et, en conséquence, il est mal géré. C’est humain, mais cela demeure bien fâcheux.
En deuxième lecture, il y a encore plus inquiétant. Interdire Uber, n’est-ce pas, au fond, la liberté d’entreprendre qui est battue en brèche ? Le système fonctionne, à la satisfaction des clients - ce qui reste, jusqu’à nouvel avis, la meilleure preuve qu’un service ou un produit a sa place sur le marché – et l’Etat intervient. Certes, l’entreprise ne dispose pas de la fameuse licence exigée par la loi, mais ceci justifie-t-il cela ?
On peut aussi envisager la situation par l’autre bout de la lorgnette. Ce type de modèle d’affaires est low cost précisément parce que, s’établissant en dehors des normes officielles et convenues, il s’évite des frais administratifs. Il s’évite aussi souvent des frais de personnel par une rémunération inférieure au marché ou par des procédés tels que le travail sur appel. D’aucuns crient dès lors à la concurrence déloyale.
La frontière est certainement ténue entre le low cost obtenu par dumping salarial et celui dérivé des nouvelles technologies et le débat n’est pas prêt de se conclure. L’affaire Uber pointe toutefois vers une conclusion universelle : la sur-régulation et une administration tatillonne engendrent des frais et des pertes de temps pour les entreprises. Quel que soit le modèle d’affaires choisi par les entreprises, elles ont toutes besoin de la même chose : qu’on les laisse travailler sans leur jeter en permanence règlements et lois dans les pattes.
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