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Transports publics : « Yakafokon »

Nathalie Hardyn
Posté le 22/12/2014
Opinions

Les Verts ont déposé une initiative qui propose que les transports publics aient la priorité dans la circulation. Objectif : les rendre plus rapides. Comment faire ? Rien de plus simple pour les initiants : « Il suffit que l’Etat développe les sites propres et régule les feux lumineux de sorte à prioriser les trams et le bus ». Bref : « Yakafokon ».

 

La CCIG s’oppose à l’initiative « Pour des transports publics plus rapides » car, malgré un titre sympathique et un but louable, son adoption ne permettrait pas d’accélérer les transports publics. Par contre, elle entraînerait à coup sûr une grave détérioration des conditions de circulation des transports privés et professionnels.

 

Si nos transports publics ne sont pas suffisamment rapides, ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas prioritaires dans la circulation. D’ailleurs, ils le sont déjà à bien des endroits, par exemple sur les axes tels que Malagnou, Chancy ou Chêne. Si nos transports publics ne sont pas suffisamment rapides, c’est une question de densité : celle du centre urbain, contraignante, celle du réseau TPG, celle des flux de passagers qui est énorme à certains arrêts. C’est aussi à cause de certains choix d’aménagement qui se révèlent aujourd’hui des erreurs : arrêts trop rapprochés, parfois mal aménagés, incohérences sur certains tronçons, comme sur la route des Acacias. C’est aussi parce que Genève n’a pas encore son RER, que le financement des voies de bus est à la charge des communes ; la liste est longue. Les outils permettant d’accroître la vitesse commerciale existent déjà. Potentiel d’amélioration il y a, mais il est largement de nature technologique et humaine.

 

Le Conseil d’Etat explique que l’initiative est impossible à mettre en œuvre sur le réseau routier et qu’elle est incompatible avec sa stratégie multimodale, qui repose sur un développement de tous les modes de transports, seul capable d’absorber la hausse de la mobilité prévue à l’horizon 2030. Il a donc proposé au Grand Conseil un contre-projet et, à l’heure où nous mettons sous presse, les députés s’apprêtent à prendre leur décision.

 

Quel que soit le vote du Grand Conseil, un gros travail d’explication attendra les adversaires de l’initiative pour démontrer les dangers considérables que dissimule le projet des Verts sous son titre accrocheur.

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