Ne pas tomber dans le « panurgisme »
Dans une grande entreprise, on sait que challenger les propositions est essentiel dans le cadre d’une bonne gouvernance. C’est souvent le service des finances qui joue ce rôle, posant moult questions avant de décaisser le plus petit montant, ou celui de la gestion des risques. Et là où aucune entité ne joue l’avocat du diable, il faut la créer. Il devrait en aller de même dans la gestion des affaires publiques. Pourtant, comme le souligne un sujet diffusé sur RTS La Première cette semaine, c’est de moins en moins le cas.
Ainsi, au Tessin, la domination de la Lega provoque un phénomène que les commentateurs ont déjà baptisé « paraléghisme ». En effet, la Lega, deuxième parti du canton, exerce une influence grandissante non seulement sur le langage mais aussi sur les méthodes des autres partis, qui n’hésitent pas à endosser des habits qui ne sont pas les leurs. La communication, et donc la communication politique, favorise ce mouvement « panurgique ». Elle est de plus en plus faite de phrases choc et d’images, au détriment de la réflexion de fond. Les statistiques de YouTube sont éloquentes : cent heures de vidéo sont postées chaque minute sur ce réseau social.
Dans cette tendance, le sens critique est le grand perdant. Indispensable à une saine gestion de l’entreprise, il l’est aussi à la vie politique. Une démocratie est vivante si elle est nourrie de vrais débats. Ne l’oublions pas alors que se profile une nouvelle année des hannetons.
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