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La politique du bien commun

Charles Lassauce
Posté le 19/03/2014
Opinions

La vente d’appartements en PPE dans les zones de développement sera réglementée, selon la décision prise par la majorité du Grand Conseil lors de sa dernière session. L’accession à la propriété, ambition affichée par de nombreux Genevois de la classe moyenne, devrait par conséquent prendre une tournure plus concrète dans les années à venir. Cette évolution est  réjouissante. En revanche, la genèse de ce résultat l’est beaucoup moins et a mis en lumière des logiques politiciennes inquiétantes.

 

Un objectif était partagé par la totalité de l’échiquier politique : mettre fin à la pratique consistant à permettre à certains acquéreurs de devenir propriétaire de plusieurs logements dans des immeubles bâtis en zone de développement. Les moyens nécessaires pour atteindre ce résultat divergeaient, mais une majorité s’est dégagée pour le projet favorisant les primo accedant. Ce projet a été largement plébiscité par les députés. Seuls les partis socialiste et Ensemble à Gauche l’ont refusé.

 

Comment comprendre leur opposition à cette loi, opposition dont la conséquence signifie, de facto, le maintien du statu quo dénoncé par tous ? Elle semble malheureusement symptomatique de l’incapacité des partis à dépasser les clivages politiques afin de ne s’intéresser qu’aux besoins de la population.

 

Le propos n’est pas ici de relever les mérites de l’un ou l’autre des projets envisagés, ni de corriger les allégations erronées ou de dénoncer les procès d’intention dont les médias se sont faits l’écho, mais bien d’exprimer une inquiétude légitime. Que le débat d’idées se fasse est une nécessité en démocratie. Mais il doit être honnête et argumenté afin d’être crédible pour la population et de poursuivre le bien commun. Se dissocier d’un tel objectif – comme c’est le cas avec ce vote négatif – dénote un égoïsme incompréhensible. A l’aube de cette nouvelle législature, il est à espérer qu’il ne s’agisse que d’une erreur de parcours. La population a le droit que l’on fasse passer ses préoccupations avant tout autre chose.

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